Mandataires : l’immobilier sans agence

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Si les agences ont longtemps été la seule voie possible pour accéder au métier d’agent immobilier, l’avènement du web a bouleversé la donne. Ce dernier a permis l’émergence de nombreux réseaux qui offrent aujourd’hui la possibilité de travailler à domicile depuis son ordinateur. Présentation de cet immobilier nouvelle génération qui fait de plus en plus d’émules.

Un réseau immobilier, qu’est-ce que c’est ?

Un réseau immobilier s’articule autour d’une agence centrale qui maille le territoire national grâce à des agents mandataires avec lesquels elle entretient une relation contractuelle. Concrètement, l’agence mère, créée par un ou plusieurs titulaires de la carte professionnelle d’agent immobilier, recrute des commerciaux qu’elle forme puis contrôle. Ces commerciaux se voient assigner un secteur, généralement autour de leur domicile, et n’ont besoin pour travailler que d’une voiture, d’un ordinateur portable et d’un téléphone. L’agence mère leur fournit, moyennant une redevance mensuelle comprise entre 100 et 200 €, un accès à son logiciel immobilier et un support marketing – cartes de visite, flyers, publication de leurs biens sur les principaux sites généralistes et spécialisés du web…

Le business model

Ces dernières années, de nombreux réseaux immobiliers ont vu le jour en France. Safti, Optimhome et Capifrance pour n’en citer que quelques-uns, se sont rapidement développés dans toutes les régions et comptent plusieurs milliers d’agents mandataires. Particularité de cette nouvelle forme d’immobilier, le business model de ces sociétés repose tout autant sur la rémunération mensuelle que leur apporte la vente de leur kit auprès de leurs agents mandataires que sur les ventes réalisées. Ce système leur permet d’amortir les aléas du marché de l’immobilier en engrangeant une manne régulière et certaine. Le réseau immobilier se veut un principe gagnant-gagnant entre l’agence mère et l’agent mandataire. Ce dernier n’a pas besoin d’être titulaire d’une carte professionnelle, il ne paye pas de franchise coûteuse pour l’ouverture d’une agence physique et peut compter sur un niveau élevé de rémunération – souvent 70 % voire au-delà de la commission d’agence.

Un succès porté par la TV et le chômage

Adhérer à un réseau immobilier permet à tout un chacun de devenir en quelques semaines un agent immobilier de terrain. Après une formation succincte délivrée en séminaire, celui-ci est censé disposer des bases pour trouver des vendeurs, faire signer un mandat, organiser des visites, négocier une offre d’achat et constituer un dossier pour le notaire. Avec la popularisation du métier par quelques émissions grand public et face aux contraintes actuelles du marché du travail, de nombreuses personnes ont vu dans les réseaux immobiliers une opportunité professionnelle.

L’effet Stéphane Plazza
Agent immobilier et animateur vedette de la chaîne M6, Stéphane Plazza a contribué à dépoussiérer la profession d’agent immobilier. De nombreux téléspectateurs de tous âges ont poussé la porte des agences ou contacté un réseau immobilier suite à son  émission « Recherche appartement ou maison ».

Le revers de la médaille

S’ils ont indiscutablement démocratisé l’accès à la profession d’agent immobilier, les réseaux immobiliers n’en sont pas pour autant dépourvus de travers. L’absence d’agence physique est notamment perçue par de nombreux clients comme un handicap majeur. En outre, beaucoup d’agents mandataires n’ont pas conscience qu’entre le début de leur activité et leur première rémunération, il va s’écouler de longs mois. En effet, il s’agit pour eux de se constituer un portefeuille, de vendre et ensuite de patienter environ trois mois entre la signature de l’offre d’achat et celle de l’acte authentique de vente chez le notaire ! Durant toute cette période, l’agent mandataire doit travailler dur, payer ses frais et sa redevance à son réseau. Une période ingrate entraînant de nombreux renoncements, et qui induit un turn-over important au sein de ces réseaux ! Disons-le sans ambages, ce turn-over nuit à la réputation des réseaux immobiliers et donc à leur expansion.

Les réseaux immobiliers sont un bon moyen pour aborder la profession d’agent immobilier lorsque la personne qui s’y engage a un peu d’argent devant elle, une pension ou un conjoint exerçant une activité professionnelle. Sans bouleverser le secteur de l’immobilier, ils y ont apporté une nouveauté et aiguillonné positivement les agences classiques, amenées à investir plus pleinement le web. Un bon lièvre, en quelque sorte !

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